Friday, February 17, 2017

Citation du 18 février 2017

Le temps est un grand maître. Le malheur, c'est qu'il tue ses élèves.
Hector Berlioz

La leçon de Berlioz est on ne peut plus claire : vous ne comprendrez certaines choses qu’avec le temps. Il s’agit des expériences qu’il faut avoir vécues pour en intégrer l’existence et le sens, ce qu’on appelle « les choses de la vie ».
Mais le temps ne fait pas que vous enseigner ; il vous détruit aussi introduisant la vieillesse et la mort peu à peu en vous. Comme le dit le proverbe, quand vous êtes jeunes vous pouvez agir mais vous ne savez pas comment ; devenu vieux, vous savez comment, mais vous ne pouvez plus.
Que faire alors ? Gémir et profiter quand même de sa jeunesse, tout en sachant qu’on pourra le regretter plus tard ? Ou bien s’affranchir du temps pour apprendre, savoir tout, tout de suite, et griller les étapes de l’apprentissage ? Savoir lire à 4 ans, avoir son bac à 13 et être ingénieur à 18 ?

Oui, n’est-ce pas, c’est cela que nous voudrions ? Le preuve en est que les jeunes que nous admirons le plus sont ceux que nous appelons les « surdoués » qui en fait sont plutôt, comme disent les pédagogues, des enfants intellectuellement précoces. Ces enfants, ainsi que les adultes qu’ils vont devenir se caractérisent par une très grande intelligence, accompagnée d’une personnalité hypersensible et angoissée. Mais si on les envie, c’est surtout parce que justement ils apprennent tout très vite ; par exemple, admettons que l’intelligence moyenne soit capable d’apprendre la même leçon ou de faire les mêmes exercices que le surdoué : elle aura toutefois besoin de deux fois plus de temps.
Alors, on voit bien que ce qui est mis entre parenthèse, c’est l’expérience vécue, celle qui exige du temps pour être. Il y a ceux qui ont besoin de temps parce qu’il leur faut tomber dix fois avant de tenir debout tout seuls, et puis il y a les autres qui savent presque sans apprendre.
Il y a des machines pour faire tout très vite et sans apprendre. Mais il n’y en a pas pour apprendre à aimer, à admirer un tableau ou à jouir d’une soirée à lire un bon roman.


Mais après tout qu’importe ? Lové(e) dans votre fauteuil, laissez la machine faire la lessive, et dévorez votre livre sans souci pour le temps qui passe…

1 comment:

FRANKIE PAIN said...

je vous embrasse très cher professeur