Saturday, February 11, 2017

Citation du 12 février 2017

Alice demande alors : « Mais, Reine Rouge, c'est étrange, nous courons vite et le paysage autour de nous ne change pas ? » Et la reine répondit : « Nous courons pour rester à la même place. Ici, voyez-vous, il faut courir aussi fort qu'on le peut simplement pour rester au même endroit. Si on veut se rendre ailleurs, il faut courir encore au moins deux fois plus vite.
Lewis Carroll – De l'autre côté du miroir ch. 2 (1872)
Hypothèse de la Reine rouge : Nous courons pour rester à la même place.
« L’hypothèse de la reine rouge est une théorie de biologie évolutive de Leigh van Valen qui formalise la coévolution des prédateurs et de leurs victimes. Si une victime connaît une évolution favorable, ses prédateurs vont évoluer à leur tour jusqu’à annuler le bénéfice de cette évolution. » (Blog de Vascoo)
Cette hypothèse est employée de nos jours principalement pour évoquer la concurrence entre les bactéries et la recherche médicale d’antibiotiques – mais aussi entre les voleurs et la police scientifique ; et encore plus essentiellement, en pensant à la concurrence commerciale entre les pays développés.
- C’est ainsi que contrairement aux dogmes des adeptes de la croissance zéro, les spécialistes du marché international affirment qu’à productivité constante on perd des parts de marché – donc des emplois.
Courons donc pour rester sur place ! Toutefois la Reine Rouge oublie de dire que courir plus vite, ça fatigue et qu’il faut donc optimiser la dépense d’énergie : dans l’idéal elle devrait rester constante tout en produisant d’avantage. Ainsi des fonctionnaires de monsieur Fillon qui devraient produire plus sans coûter plus.

- Car c’est cela qui est important : non seulement l’hypothèse de la Reine rouge nous entraine dans une accélération sans fin, mais encore elle nous promet comme avenir un échec inéluctable. Par exemple, dans la théorie de l’évolution elle permet d’expliquer la disparition des espèces, liée à leur incapacité à se renouveler indéfiniment.
Et dans la théorie de l’écologie moderne elle nous explique la fin programmée non pas de telle ou telle espèce, mais de toutes par l’épuisement inéluctable de la biosphère.
Autrefois (en 68) on disait : « Cours, camarade ! Le vieux monde est derrière toi ! »
Aujourd’hui, ce serait plutôt : « Cours donc – la mort est au bout du chemin. »

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