Tuesday, July 12, 2016

Citation du 13juillet 2016

La philosophie nous enseigne à douter de ce qui nous paraît évident. La propagande, au contraire, nous enseigne à accepter pour évident ce dont il serait raisonnable de douter.
Aldous Huxley – Le meilleur des mondes (1958)
L'erreur préférable à l'inquiétude.
Pascal – Pensées (Fragment Le Guern 628)
Commentaire 2.
Hier on a expliqué que la logique formelle nous donnait plusieurs moyens de réfuter les mensonges de la propagande, dont le modus tollens, qui est d’une application simplissime.
Bon : tout cela est très facile à faire, alors pourquoi se laisse-t-on embobiner par des gens qui nous débitent des faussetés aux quelles nous applaudissons ?
On dit que la propagande ne peut exister que grâce à la complicité de ses victimes : un peu comme La Boétie affirmant que les hommes ne subissent la domination du tyran qu’en raison de leur passivité – voire même de leur complicité. Chacun qui voudrait faire usage de sa raison devrait être capable de démasquer la propagande des chefs ; si on ne le fait pas c’est qu’on préfère les mensonges dont se délectent nos obsessions aux vérités qui nous blessent. Mais au fond, ce n’est pas la flatterie des mensonges que nous recherchons le plus. Ce que nous recherchons par-dessus tout, c’est la possession de la certitude, état de l’esprit qui se repose dans la conviction de posséder la vérité. Je ne fais que répéter ce que dit Pascal : « L'erreur préférable à l'inquiétude. Lorsqu'on ne sait pas la vérité d'une chose, il est bon qu'il y ait une erreur commune qui fixe l'esprit des hommes, comme, par exemple, la lune, à qui on attribue le changement des saisons, le progrès des maladies, etc. ; car la maladie principale de l'homme est la curiosité inquiète des choses qu'il ne peut savoir ; et il ne lui est pas si mauvais d'être dans l'erreur, que dans cette curiosité inutile. » Pascal – Pensées (Fragment Le Guern 628)
Mais pour éviter tout cela il faut passer par le stade du doute, c’est à dire renoncer à cette confortable certitude pour se retrouver en champ ouvert exposé aux doutes et aux opinions contraires.

Même Descartes disait qu’il fallait une forte décision pour en arriver là – ce pour quoi la fougue de la jeunesse n’était pas de trop.

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