Citation du 14 juillet 2015

Nous avons bien le Black Power, alors pourquoi pas le Nana Power ? Le communisme et le capitalisme ont échoué. Je pense que le temps est venu d’une nouvelle société matriarcale.

Niki de Saint Phalle – The Houston Post le 25 mars 1969

Youpi !!!

- 14 juillet, des bals et des lampions, des feux d’artifices…

Mais non !

- 14 juillet = des barricades, des Bastilles à prendre, des Versailles à investir!

o-o-o

Nous, on veut bien, mais quelle cause défendre aujourd’hui, alors que les bourgeois sont partis aux Iles Caïman, les aristos à la Barbade et que les stars du cinéma ne sont restées que pour nous donner à admirer leurs Rayban et leurs Ferrari ?

Niki de Saint Phalle nous le dit sans détour : Les Nanas au pouvoir ! Le temps est venu d’une nouvelle société matriarcale. Son raisonnement est simple : tout a échoué – le pouvoir des riches comme celui des pauvres (enfin : le pouvoir qui se réclame des pauvres). Reste les mouvements minoritaires qui cherchent à se hisser au plus haut sommet : les Blacks s’y essaient (1), alors pourquoi pas les femmes ?

Sauf que, si les Blacks accèdent au pouvoir, on peut supposer que les organes de l’Etat ne changeront pas. Seule la nature de ceux qui les gouvernent changera. Avec les femmes, on passe du patriarcat au matriarcat : voilà ce qui change. Si les femmes prennent le pouvoir aux hommes, elles le feront avec leur psychologie de femmes, leur sensibilité de femme, leurs besoins de femmes. Du coup, on peut s’interroger : on dit les femmes jalouses, alors ne vont-elles pas faire que l’adultère, l’infidélité, soient punis de la façon la plus extrême ? Avec émasculation en place publique ? Ne riez pas : on a déjà les délits de harcèlement sexuel dans les transports publics qui sont en cours de pénalisation (cf. ici). N’avons-nous pas là, comme Eric Zemmour l’a dit, la preuve de la féminisation de la société ? Avons-nous encore besoin de faire la révolution féministe, nous qui sommes déjà efféminés ?

Beurk ! Ce n’est pas ça du tout la conquête du pouvoir par les Nanas de Saint Phalle.

Car le pouvoir de ces Nanas, c’est d’abord le pouvoir sur leur corps et de leur corps : le pouvoir de vivre, de danser, de jouir.

(1) Concédons que le Black Power dont parle Niki de Saint Phalle date des années 60.