Sunday, December 14, 2014

Citation du 15 décembre 2014

La tour de Pise ne se redressera plus jamais. Pas plus que la virilité de Jacques Rainier (héros du roman), qui atteint l’âge où le déclin de la prostate entraîne le déclin du monde…
Commentaire du roman de Romain Gary (1975) – Au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable

Le déclin de la prostate entraîne le déclin du monde Brrrrr    : ça fout les miquettes, n’est-ce pas messieurs ?
Réfléchissons : le monde décline en même temps que la libido : voilà une vérité qu’on n’envisage pas suffisamment. La transformation de la prostate en une vieille éponge mitée incapable de soutenir la virilité, associée à la raréfaction de la testostérone serait donc pire que la ménopause chez les femmes ? (1) Comment le savoir ? Le questionnaire concernant l’andropause (test ici) vous éclairera peut-être – ou peut-être pas.
--> Essayons plutôt la méthode hypothético-déductive : supposons que ça soit vrai et examinons les conséquences qui en découlent afin de les comparer à ce qu’on trouve  dans la réalité.
- Donc notre rapport au monde dépend de notre libido. Attention ! Je n’ai pas dit : « dépend de notre rapport à l’objet sexuel », celui qu’on va conquérir en se battant dans un monde de compétition. Non. Il s’agit de dire que les hommes perçoivent le monde qui les entoure de façon subjective en fonction de la testostérone qui coule dans leurs veines – et de l’état de leur prostate.
- Du coup, on en vient à supposer que l’élan sexuel imprègne de façon détournée tous nos sentiments, toutes nos attitudes – et surtout  notre tempérament, nos enthousiasmes, notre hardiesse, et même notre capacité d’invention et de création. C’est donc cela qui se flétrirait une fois tarie en nous cette source hormonale ?
On dirait alors que l’on n’a que l’âge de ses hormones.

Désespoir ? Pas du tout : n’oublions pas que si Platon fixait à 50 ans l’âge de la sagesse, c’est qu’il savait que passé l’âge du désir et des feux de la passion, une autre carrière s’ouvrait aux hommes : celle de la connaissance et de la science de l’action opportune. Ce qui signifie que « passée cette limite, un autre ticket est utilisable » : que la sérénité et la créativité de la sagesse sont le bonheur qui nous attend au tournant de la cinquantaine : le sage prend alors le temps de connaître, de vivre avec lui-même et peut-être même de s’aimer d’avantage en se contemplant dans ses créations.
Plus de testostérone ? Aucune importance : misez sur la dopamine !
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(1) Sur l’andropause, voir ici.

2 comments:

Anonymous said...

J'apprends des choses,... je suis surtout toujours attentive- et surprise- sur vos posts sur les femmes, je me demande toujours où vous les trouvez, là, je suis RAVIE...

Bonne soirée J-P et merci, je vous embrasse :-)

Fany

Jean-Pierre Hamel said...

Comme tout le monde je vadrouille sur le Net, et je suis disponible pour tout accouplement d'idées, y compris les moins corrects. Et aussi je jette beaucoup des enfants que ça produit s'ils ne sont pas dignes d'être publiés.
Bonne journée, je vous embrasse Fany
J-P