Saturday, October 25, 2014

Citation du 26 octobre 2014



Ci-gît le Seigneur de La Palice
S’il n’était mort il ferait encore envie.
Epitaphe du seigneur de La Palice
Il existe deux graphies de la lettre minuscule s : le s rond (s) et le s long (ſ). Ce dernier peut être confondu avec un f. Une erreur de lecture a fait lire « hélas, s’il n’était pas mort, il ſerait (serait) encore en vie ».
Wiki – Art. Lapalissade
Un banal accident typographique serait donc à l’origine de ces lapalissades qui servent de ressort à bien des effets comiques.
Mais enfin, avant cette confusion si prolifique, on avait déjà un terme pour désigner cet effet rhétorique : on avait même le choix entre redondance, truisme et tautologie. Preuve qu’il s’agit bien d’une fonction utile aux messages.
Laissons de côté l’intention comique parfois recherchée avec ces « Lapalissades » et dont nous avons récemment évoqué l’existence (Post du 23 octobre). En revanche on peut se demander pourquoi de telles répétitions paraissent parfois nécessaires ?
Le langage lui-même répond à cette question : toute communication court le risque d’être détériorée par des accidents au cours de sa transmission : bruit pendant l’énonciation, altération du support de l’écrit – voire même écriture difficilement lisible. Il faut donc qu’une redondance structurelle vienne parer à ces éventualités.
- « redondance structurelle » ! Quésaco ?
Il s’agit tout simplement de la répétition de la même information selon des mécanismes présents dans la grammaire. Ainsi lorsque je dis : « Je suis heureux », le fait que c’est moi qui suis heureux est signalé deux fois : une première fois par le pronom « je » ; et une seconde par le verbe « suis » indiquant nécessairement la 1ère personne du singulier. On connait d’ailleurs le langage télégraphique (relayé depuis par le langage texto) qui consiste à éliminer le pronom quand le verbe suffit.
La lapalissade a donc toute sa place dans nos messages, même si elle apparait superflue de fait qu’elle  ne porte pas seulement sur des signes mais sur des propositions : ce en quoi elle s’apparente plutôt à une tautologie.

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