Thursday, October 23, 2014

Citation du 24 octobre 2014



Le calembour représente l'unique point de jonction entre un imbécile et un génie.
San-Antonio  – Les pensées de San-Antonio
(...) c'est un spectacle qu'on n'oublie pas de sitôt (comme dirait un joueur de cithare).
San-Antonio – En peignant la girafe
Série San-antonienne – V
Donc : calembour – San-Antonio est-il un imbécile ou un génie ? Voyons un peu.
Quand nous subissons un calembour, comment savoir ce qu’il en est de son auteur ?
On peut essayer comme ça :
            -> Le génie a mauvaise conscience : il s’excuse toujours après avoir lâché un calembour.
            -> L’imbécile rit grassement en vous envoyant des coups de coude dans les côtes : Hein que c’est marrant ?

Et l’auteur du calembour, comment peut-il signaler qu’il n’est pas un parfait crétin ?
Pour échapper à ce risque de confusion, il lui faut compliquer le calembour, qu’il ne soit pas un simple jeu de mot, trop évident. Mais attention ! Il faut qu’il soit compréhensible, sinon c’est le bide total : non seulement on a pris le risque du calembour, mais en plus personne ne le comprend…
Pour trouver le juste le milieu entre le trop et le pas-assez en matière de calembour, on peut compter sur San-Antonio (du moins dans cet exemple) : car il joue sur l’assonance « si tôt/cithare » ce que chacun peut comprendre, mais il dissimule ce jeu de mot dans une parenthèse ! Et on sera conscient du jeu sur les mots parce qu’il n’y a que lui (= le calembour) pour donner du sens à cette phrase – car sinon, que viendrait faire ici le joueur de cithare ?

Autre procédé : le même jeu de mot du Chat de Geluck est soutenu par le dessin qui joue le même rôle : un peu d’étrangeté dûe à la présence de cette cithare est utile pour décrypter le jeu de mots – Mais Chut ! A trop l’expliquer on dégonfle l’effet.

(Cette image est à retrouver dans cet article passionnant sur le rapport entre humour et ironie – on y reviendra sans doute.)

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