Thursday, October 16, 2014

Citation du 17 octobre 2014



C'est parce qu'il y a un vrai danger, de vrais échecs, une vraie damnation terrestre, que les mots de victoire, de sagesse ou de joie ont un sens.
Simone de Beauvoir – Pour une morale de l'ambiguïté
Commentaire I – Le mal est la condition du Bien
Pas de victoire sans défaite, pas de vie sans la mort, pas de blanc sans noir… On connait ce genre de principe : nous n’évaluons les évènements que par contraste avec leur opposé. Nous n’avons donc pas à nous plaindre de notre condition humaine, si imparfaite, si fragile, si transitoire, car tous ces malheurs sont en réalité la condition de nos  joies. L’optimisme est à ce prix, comme on le voit en lisant le Candide de Voltaire : "Pangloss disait quelquefois à Candide : Tous les événements sont enchaînés dans le meilleur des mondes possibles" 

- Dès lors, évitons de répéter que l’optimisme est, comme le pessimisme le résultat d’un point de vue totalement subjectif et invérifiable – évitons de dire : « c’est l’histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein et pour finir c’est exactement le même verre. »
Nous avions évoqué cette question (le 8 juin dernier) sans dérouler complètement le propos. Faisons-le avancer un peu plus : le « choix » entre l’optimisme et le pessimisme n’est pas une simple question de subjectivité, ni même de caractère inné. C’est aussi un point de vue sur la nature humaine, caractérisé par une conception précise de sa cause première :
- Soit nous sommes d’une nature originale, conçue non pour s’insérer dans la nature mais être l’image la plus ressemblante possible du Créateur : et dans ce cas notre imperfection résulte de notre état de copie d’un modèle inaccessible. Ainsi, comme Lui nous jouissons de notre entière liberté ; mais à la différence de notre Créateur, nous sommes rebelles et capables de suivre le chemin du mal. Le malheur est notre lot depuis que pour la faute du Péché originel nous avons été chassés du Jardin d’Eden
- Soit, nous sommes des êtres qui existent comme les autres dans la Nature, dans un équilibre avec les autres espèces vivantes dans un milieu donné. Et alors il faut que nous acceptions d’être parfois dévorés par les loups, puisque c’est cette condition qui fait que nous pouvons nous aussi de temps à autre dévorer le mouton.

1 comment:

FRANKIE PAIN said...

cher philosophe me voici revenue au bercail.
plaisir de retrouver vos mots toujours bien balancés et equilibré avec la reflection de l'ombre et la lumière.
et dans la nature bucolique chacun cherche aussi sa proie pour se sustentait
je vous embrasse cher Philosophe