Citation du 12 juillet 2014

D'une vieille poule, on fait un meilleur bouillon.

Brantôme – Les vies des dames galantes - Vers 1600.

Consolation des vieillards II

Brantôme a le chic pour nous consoler d’être devenu vieux : même les femmes (hum…) devenues vieilles poules peuvent espérer avoir leur moment de succès en faisant valoir leur science [de l’amour], qui promet aux hommes, même jeunes, qui veulent bien de leur tendre compagnie, une savoureuse dégustation.

Car, ne tournons pas autour du pot (surtout avec les vieilles poules) : sous la plume de Brantôme, le meilleur bouillon est d’abord celui qui se mitonne sous la couette.

Que savent donc faire ces vieilles femmes que les jeunes filles ne savent pas ? Qu’est-ce qui peut faire oublier cette jeune peau fraiche et élastique, ces appâts fermes et haut placés, cette bouche coraline ? La technique acquise au long des années suffit-elle à compenser les charmes défraichis, les seins qui pendeloquent, le mont de vénus pelé ?

Pourquoi pas ? Mais si vous hésitez, sachez-le, ces vieilles poules sont moins voraces, moins insatiables – en un mot : moins exigeantes – que leurs consœurs plus jeunes. Et ça, c’est un vrai confort pour l’amant.

Moralité : mesdames ne pleurez pas vos belles années envolées : celles qui restent devraient ne pas être mal  non plus.

o-o-o

Bon – Admettons qu’on arrive à consoler les femmes qui sont devenues vieilles ; mais les hommes ? Parce que, pour l’homme, en amour il y a forcément le moment de l’assaut : c’est le passage obligé ! Et à ce moment-là, bernique ! D’un vieux coq, on ne peut rien tirer ! (1) Alors, comment se consoler ? Avec l’alcool ? Ou la fumette ? Tout cela est bien toxique, surtout à un âge avancé. Restons au chapitre de Brantôme : les vieux coqs ont encore leur chance avec les vieilles poules. Et si le démon de midi les travaille encore, qu’ils se disent qu’avec elles au moins ils gouteront un bon bouillon qui ne risquera pas de leur faire péter les plombs. Car, mourir en épectase, ça sonne bien à l’oreille, mais pour moi, non merci.

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(1) Variante pour amateur de lubricité : il ne peut rien tirer.