Saturday, October 26, 2013

Citation du 27 octobre 2013

La société de masse ne veut pas la culture mais les loisirs.
Hannah Arendt
Oui, Hannah Arendt a raison : notre société abomine la culture et ne reconnait que le divertissement : il n’est que de voir la mine affligée des djeun’s – et pas seulement d’eux – à l’évocation des livres de philo ou des émissions culturelles : c’est chiant. Cet adjectif d’ailleurs n’a pas besoin d’être justifié ni même expliqué. Globalement c’est celui que j’ai toujours entendu au lycée à propos des cours de philo, des leçons de littérature (1).
… Justement : la quintessence du chiant en littérature n’est-il pas La recherche du temps perdu, avec ses phrases qui font 20 lignes bourrées de parenthèses et de point virgules ?
Comment faire pour que ce monument de la littérature française sorte de l’oubli où il est relégué ? (2)
Peut-être en demandant au Ministère de la Culture de mobiliser, comme suggéré par notre document, les panneaux électroniques des autoroutes, en espérant que les passagers qui s’ennuient vont en profiter pour méditer le contenu du roman, demi-phrase par demi-phrase – un bout tous les 50 kilomètres ?
A condition d’y mettre le temps (3), on pourrait ainsi acquérir sans même y penser une culture qui nous vaudrait d’être pleins de belles citations valables en tout temps.
Comme celle-ci : « … mes yeux se fermaient si vite que je n’avais pas le temps de me dire : « Je m’endors ».
Toutefois, voilà qui nous appelle à la prudence : et si ces extraits facilitaient la somnolence du conducteur ?
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(1) Pour une raison que je n’ai pas réussie à deviner, je n’ai jamais entendu dire que les cours de maths ou de physiques, si difficiles fussent-ils soient chiant. Est-ce parce que l’on n’y emploie pas l’imparfait du subjonctif ?
(2) Oubli que notre document n’a pas réussi à surmonter, puisqu’il attribue au texte du panneau électronique de l’autoroute la mention Chapitre 1 – et même une préface ? – alors qu’il n’y a pas de chapitre – ni 1 ni 2 – dans le premier volume de la Recherche. Intitulé Du côté de chez Swann, cette première partie est intitulée : Combray. Les amateurs pourront lire l’œuvre ici.
(3) Notre document précise que pour lire le chapitre 1 le trajet Paris-Barcelone suffirait : je crois qu’ils ont omis de préciser que c’était aller et retour.

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