Friday, November 27, 2009

Citation du 28 novembre 2009


Apocalypse 1

Je regardai, et voici, parut un cheval d'une couleur pâle. Celui qui le montait se nommait la mort, et le séjour des morts l'accompagnait. Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par l'épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre.

Apocalypse de Jean chapitre 6, verset 8

Les cavaliers de l’apocalypse : il n’y a sans doute pas, dans tout ce texte qui pourtant en regorge, d’image plus répandue et mieux connue que celle-là.


Les Cavaliers de l'Apocalypse - Gravure de Dürer

D’où vient sa puissance ? Sans doute de ce qu’elle inscrit le fantastique dans le milieu familier aux hommes à qui ce texte est destiné ; familier non seulement en ce qu’il met en scène des chevaux – et non des griffons ou des dragons – mais aussi parce qu’il évoque des fléaux réels – et non pas des colonnes de feu venant vitrifier des villes entières, comme avec l’épisode de Sodome et Gomorrhe. Le fantastique fait d’autant plus peur qu’il est à peine décalé de la réalité.

En quoi consiste donc ce décalage ? Qu’est-ce qui montre qu’on est à la fin des temps et non pas dans une scène de guerre, une dragonnade ou quelque chose de ce genre ?

La gravure de Dürer le suggère : même si on laisse de côté l’ange exterminateur qui du haut du ciel guide les cavaliers, chaque cavalier est armé pour faire périr les hommes : au premier on croit discerner celui qui amène la famine (même son cheval est étique) et peut-être aussi les épidémies ; puis on trouve celui qui porte la balance des âmes pour le jugement dernier ; et enfin l’épée et la flèche pour exterminer tous les autres.

Mais ce qui est le plus effrayant, ce sont les chevaux, qui incarnent la force de destruction écrasant les humains sous leurs sabots.

Quand c’est Dieu qui mène les opérations, pas besoin de colonnes blindées pour exterminer les hommes.

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